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Ernestine Gauthey
(Article original au format PDF)
Au départ, nous étions spécialisés dans le webmarketing, en particulier sur les techniques de référencement sur les moteurs de recherche tels que Google, raconte Yann Rotil, directeur associé d’Ebizproduction. C’est pour répondre aux demandes de nos clients que nous avons ensuite développé d’autres services, comme le design et le développement de sites Internet. »
À l’heure actuelle, le webmarketing représente encore la moitié de l’activité de cette agence web née à Marseille en 1998 et installée à Beyrouth depuis 2000. « Notre premier projet au Liban a été le développement du portail économique First Lebanon en 1999, que nous souhaitions décliner dans différents pays de la région pour créer un réseau », poursuit-il. Projet réalisé par exemple au Maroc ou en Jordanie. En contact avec de nombreuses entreprises libanaises grâce à ce premier projet, Ebizproduction a ensuite pu remporter de nombreux contrats au Liban : Zoughaib, Metalloplastica, Powersteel, Liban Voyage, Lerecom, Eurojar, etc. « Nous avions plus de clients au Liban qu’en France, il est donc devenu logique de nous implanter à Beyrouth », ajoute Yann Rotil.
En 2009, Ebizproduction a réalisé 140 contrats au Liban, contre 134 en France. La taille des projets menés au Liban étant pour l’instant plus modeste que celle des projets des entreprises et organisations françaises, ils ne représentent cependant que 40 % du chiffre d’affaires de l’agence. Une situation que les dirigeants d’Ebizproduction expliquent par un développement encore faible du haut débit au Liban et à une culture web balbutiante dans les entreprises libanaises. « En France, la généralisation du haut débit au début des années 2000 a accéléré le développement du marché de la création web et du marketing en ligne, analyse Yann Rotil. Nous nous attendons au même genre de phénomène au Liban, dès lors que le fonctionnement du réseau sera amélioré. »
À l’heure actuelle, la bande passante est limitée à 256 kilobits par seconde, mais elle pourrait atteindre 120 gigabits par seconde d’ici à la fin de l’année, en partie grâce à l’exploitation du câble IMEWE (India Middle East Western Europe, voir Le Commerce du Levant de janvier et février 2010). La croissance attendue du secteur du web pourrait rejaillir sur l’ensemble de l’économie libanaise : selon le guide sur le Liban publié par le département américain du Commerce en janvier 2010, une hausse de 10 % de la pénétration du haut débit générerait une augmentation de 1,4 % du PIB. Le document souligne également les atouts – multilinguisme, niveau élevé d’éducation et existence d’un secteur privé robuste, dont dispose le Liban pour devenir un centre technologique régional.
Dotée d’un agent au Qatar et d’un partenaire en Arabie saoudite, l’agence compte déjà des clients en Syrie, en Jordanie et à Dubaï. Le Liban, où est réalisée plus de 80 % de la production grâce à une équipe de 14 personnes, constitue donc une porte d’entrée sur la région. « Nous avons acquis une expertise dans le développement de sites en français et en anglais, mais aussi en arabe, ce qui nous permet de nous développer, complète Nicolas L’Helgoualc’h, également directeur associé d’Ebizproduction. Nous avons ainsi pu remporter la partie technique de la refonte du site de l’Institut du monde arabe de Paris, en juin 2009. » Avec une croissance régulière, supérieure à 20 % en 2009, Ebizproduction passe sereinement le cap de ses dix ans d’existence au Liban. « Nous ne sommes pas affectés par la crise économique mondiale, explique Yann Rotil. Notre activité a fortement redémarré début 2009. Les entreprises investissent pour se développer sur le web, car cela leur coûte peu et peut générer un retour sur investissement important. »
L’entreprise, qui a créé trois emplois au Liban et un en France au premier trimestre 2010, compte désormais 18 personnes et vise une croissance de 40 % en 2010. Avec déjà de gros projets sur les rails, comme la plate-forme d’information Transterra (Voir Le Commerce du Levant de février 2010).
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